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Interview de Iléana Métivier sur « Terre noyée : L’Élite » une interview enrichissante avec une autrice remplie de bonne valeurs.

 

Comment avez-vous eu l’idée de créer cet univers ?

Il y a quelques années, j’ai découvert la trilogie « Hunger Games » de Suzanne Collins. Je ne connaissais pas vraiment la dystopie comme genre littéraire à part entière ; j’avais lu et adoré la série « GeMs » de Corinne Guitteaud et Isabelle Wenta, mais ça s’arrêtait là. Avec « Hunger Games », j’ai eu un déclic. Comme je lisais beaucoup de fantastique à cette époque et que je rêvais d’écrire un roman de cette catégorie littéraire, l’idée à germer : pourquoi ne pas mélanger ces deux genres que j’affectionne ?

On dit souvent qu’on écrit ce qu’on aimerait lire, pour « Terre noyée » (« L’Élite » est le premier tome), c’est totalement ce qui se passe pour moi !

 

Le climat est un sujet assez important dans le livre, voulez-vous que les gens se remettent en question sur leurs actes de “pollution” en le lisant ?

Oui.

La remise en question est essentielle à mes yeux, mais je pense que culpabiliser les gens ou leur servir un discours de peur ou moralisateur ne sert à rien, au contraire, même. C’est pourquoi j’essaie, dans mes romans, de transmettre cette valeur importante pour moi, sans pour autant pointer un doigt accusateur. Chacun.e fait comme il veut !

 

Vous parlez du climat et de ses changements radicaux, pensez-vous que le monde pourrait finir immergé sous l’eau comme dans votre livre ? Que la nature va reprendre ses droits ?

Il faudrait des tonnes et des tonnes (sûrement plus, même !) d’eau pour arriver à un monde immergé comme dans « Terre noyée », où les plus grands sommets sont les dernières îles de notre planète. Je suis partie du principe que toute cette eau se trouvait sous nos pieds, sous la croûte terrestre, mélangée à un autre matériau. Notre technologie actuelle ne la détecte donc pas, pas sous forme d’eau, en tout cas. Les tremblements de terre qui ont fait partie des Grandes Catastrophes dans « Terre noyée » ont considérablement modifié les continents et les reliefs tels que nous les connaissons, sans compter que l’eau sous nos pieds, en jaillissant sur terre, a provoqué également des éboulements gigantesques.

En terme purement scientifique, je ne suis pas certaine que cela soit possible. Ou en tout cas, je pense qu’un scientifique qui passe par là rirait de mes hypothèses. Le passé nous a malgré tout prouvé que la science avance constamment, elle défait ses théories pour en construire de nouvelles grâce aux avancées technologiques…

Du coup, est-ce que « Terre noyée » pourrait faire partie d’un scénario catastrophe dans les prochaines décennies ? Peut-être.

Si cela se produisait, je pense que la structure même de la Terre changerait, les courants marins, les vents et donc, à terme, sa propre course autour du Soleil. Des conséquences que l’on ne perçoit pas totalement dans ma trilogie, car elle se déroule « à peine » un siècle après les Grandes Catastrophes.

En ce qui concerne la nature, oui, je pense sincèrement qu’elle peut reprendre ses droits à tout moment. Le confinement a été d’ailleurs un superbe exemple de cette force. Malgré cela, j’aimerais vraiment qu’on la considère comme une alliée. Nous sommes la nature, nous sommes composés des mêmes atomes que tout ce qui nous entoure, alors nous pourrions envisager de vivre ensemble en symbiose, comme tout organisme, en fait, au lieu de rester dans ce rapport de force, comme si nous avions besoin de la soumettre (avec notre béton ou en la taillant régulièrement, par exemple) pour vivre.

J’espère que nous trouverons un équilibre avant qu’il ne soit trop tard !

Nous sommes la nature, nous sommes composés des mêmes atomes que tout ce qui nous entoure…

Iléana Métivier

 

Le changement de climat est-il quelque chose qui vous inquiète au quotidien?

À vrai dire, c’est plutôt la bêtise humaine qui m’inquiète au quotidien ! Einstein disait : « Deux choses sont infinies : L’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » Honnêtement, quand je constate certains comportements (jeter des déchets, des mégots par terre, par exemple), je me demande comment on peut se tirer une balle dans le pied à ce point-là.

Le changement climatique a déjà commencé, et à vrai dire, la planète en a connu plusieurs. La pollution de l’Homme l’accélère. Ce phénomène est le plus inquiétant, parce que cette accélération ne laisse pas le temps aux espèces de s’adapter. Nous évoquons les ours polaires le plus souvent, mais n’oublions pas que nous, humains, sommes aussi une espèce.

 

Vous mettez en avant le comportement humain face au climat et à la pollution, pensez-vous qu’il faut en parler plus pour que les personnes se remettent en question?

L’information peut produire une prise de conscience, oui. Mais je pense qu’il faut avant tout une remise en question de nous-même.

Comment en est-on arrivé à polluer autant sans que cela nous gêne ? Et si la pollution extérieure n’était que le reflet de notre pollution intérieure ?

 

Les créatures fantastiques populaires présentes ont quelques caractéristiques différentes des originaux, pourquoi avez-vous décidé d’en faire vos propres versions ?

Pour mieux servir mon histoire !

Lorsque ce rêve d’écrire un roman fantastique est apparu dans ma liste, créer un univers entier me paraissait impossible. Quand j’ai découvert la dystopie et que ces deux genres littéraires se sont entremêlés dans ma tête, je m’en suis alors sentie capable. Je me souviens vraiment de ce déclic et de la question qui en a découlé : qu’est-ce que je pense des créatures fantastiques ?

Il était clair que pour moi, elles vivaient déjà parmi nous, en minorité, ce qui impliquait qu’elles se cachent pour survivre (les êtres humains n’ont pas vraiment bonne réputation sur l’accueil qu’ils réservent aux « minorités ».) Mais en cas de grosses catastrophes naturelles, il m’apparaissait couler de source qu’elles seraient avantager par leurs pouvoirs !

L’information peut produire une prise de conscience, oui. Mais je pense qu’il faut avant tout une remise en question de nous-même.

Iléana Métivier

 

Combien de temps avez-vous mis à écrire ce livre?

Le premier jet est terminé depuis fin 2015, mais il ne me plaisait pas, il y avait des incohérences dans la trame et les personnages restaient trop superficiels. Je l’ai laissé au fond d’un dossier en y repensant régulièrement et courant 2019, j’ai écrit le plan, construit mes fiches personnages… Bref, en tout, j’ai mis à peu près un an à tout mettre d’aplomb, puis deux mois à l’écrire.

Le premier jet de 2015 est passé à la trappe entre temps ! Et je ne regrette pas de l’avoir supprimé.

Après l’écriture, il y a eu toute la phase de réécriture/corrections, qui se compte en mois également.

 

Travaillez-vous entièrement seule sur un livre ou demandez-vous de l’aide ? Pour un avis par exemple.

Nous sommes une petite dizaine à avoir travaillé sur « L’Élite ». Plusieurs bêta lectrices et bêta lecteurs m’ont relue, puis une correctrice, et j’ai reçu un coup de main pour la couverture aussi.

 

Votre livre est en auto-édition, pourquoi avoir choisi cette solution ?

Parce que j’aime tout faire toute seule et décider de tout !

D’autre part, le système traditionnel d’édition est long. Il faut compter en moyenne six mois à un an pour recevoir une réponse d’une maison d’édition, si elle prend la peine de répondre… Impatiente direz-vous ? ^^

 

Pour quelle tranche d’âge écrivez-vous?

Je préfère parler de goût littéraire plutôt que d’âge. J’ai bientôt trente ans, mais je lis parfois des romans young-adult, new-adult, donc qui s’adresseraient plutôt à des personnes autour de la vingtaine.

D’une façon générale, je dirais que j’écris pour les 15 ans et plus !

Je préfère parler de goût littéraire plutôt que d’âge.

Iléana Métivier

 

Quel est votre livre préféré et pourquoi?

Oh là là ! Quelle question ! Je dévore tous les bouquins qui me passent sous la main, du coup il m’est difficile de choisir.

J’ai lu sept ou huit fois la saga « Harry Potter » de J.K. Rowling (pour rester dans les classiques), et sûrement autant de fois la série « Chroniques des Temps Obscurs » de Michèle Paver.

À présent que je lis beaucoup d’auto-édités, je peux citer les « Chroniques des secondes heures de Tanglemhor », d’Azaël Jhelil, qui mérite sans conteste le détour !

Le point commun de tous ces pavés littéraires est que leurs mondes autant que leurs personnages sont extrêmement bien construits et permettent donc de s’immerger dans l’histoire. J’adore cette sensation de me déconnecter de la réalité et de voyager dans d’autres époques, pays, mondes…

 

Pensez-vous que les auteurs en auto-édition devraient être plus mis en avant ?

Vais-je réellement répondre « non » à cette question ? xD

En tant que lectrice, ce qui est difficile avec l’auto-édition c’est que l’on trouve de tout. Autant de pépites, que de bons bouquins, que de récits parsemés de fôôôôtes. Je me suis réellement mise à lire des auteur(e)s indépendant(e)s en 2015, lorsque j’ai rejoint mon amie Mylène sur son blog de chroniques littéraires et que j’ai reçu des services presses. À l’époque, mon premier roman « Seconde Chance » paraissait chez les Editions Guinet, une maison tout ce qu’il y a de plus traditionnelle !

Le monde des indés m’a fascinée, il n’y a aucun moule, aucun filtre, et c’est ce qui m’a plu. Dans le même temps, j’ai découvert L’Indé Panda, un webzine gratuit qui propose aux lecteurs de découvrir des auteurs auto-édités suite à un appel à textes. J’ai rejoint l’équipe plus tard et c’est en grande partie grâce à ces passionnés que j’ai sauté le pas de l’auto-édition pour mon second roman « L’Éveil ». Oups ! Pardon, je m’égare !

Du coup, oui, bien sûr, gagner en visibilité est tellement difficile (tant pour les auteurs indépendants que pour les toutes petites maisons d’édition), donc oui, toute mise en lumière est bénéfique !

Le monde des indés m’a fascinée, il n’y a aucun moule, aucun filtre, et c’est ce qui m’a plu.

Iléana Métivier