Léona, pour Ecrire-un-roman.com

Ecrire-un-roman.com est un site regroupant de nombreux savoirs et astuces sur l’écriture. Il contient également un forum, une véritable communauté grâce à laquelle j’ai beaucoup évolué.

C’est une interview un peu spéciale, puisque j’y dévoile quelques « trucs » sur les coulisses de Seconde Chance. Pour la lire sur le site, suivez le lien.


Bonjour Iléana, je te remercie d’avoir accepté ma proposition d’interview. Grâce à toi, nous inaugurons le « mois spécial » : un mois dédié à un auteur, son livre et sa maison d’édition.

Avant de te harceler de questions, je vais présenter Seconde Chance aux lecteurs.

Estéban, Nina, Théo, Violette et Sofiane sont des ados face à qui l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) a échoué. Mais c’était sans compter sur la pugnacité de Gino. Cet éducateur spécialisé met au point un projet unique et innovant : la Ferme. Avec sa collègue Sandrine, il se donne un an pour remettre cinq jeunes sur le droit chemin.

Sorti le 5 avril aux Éditions Guinet.

 

La communauté te connaît déjà, mais – pour le plaisir – pourrais-tu te présenter ?

Bonjour à toutes et à tous,

Je m’appelle Iléana, connue sous l’original pseudo « ileana » sur le « fofo ».

Le 10 avril, je fêterai mes trois ans sur Ecrire-un-roman.com. J’écrivais bien avant mon inscription, mais c’est véritablement grâce à la communauté du forum que j’ai appris un nombre incalculable de petites et grandes choses sur ce noble art.

J’écris principalement des fictions contemporaines, mais je m’essaie souvent à la littérature de l’imaginaire dans le Détrôné*.

Côté « vie de tous les jours », je tricote, cuisine, jardine et randonne. En bref, toutes les activités qui me permettent de vivre en respectant la nature me conviennent ! Je tente tout, de la permaculture aux recettes pour apprendre à faire mon pain !

 

Chacun a ses manies et méthodes d’écriture, comment décrirais-tu les tiennes ?

Alors, j’ai besoin d’un carnet où je note tout : mes fiches de personnages, les plans des lieux, les messages que je veux faire passer, les recherches, les citations, les idées de titres… Tout mon travail en amont se trouve ici. Ma manie : y écrire au stylo-plume ! J’adore le « gratte-gratte » et la sensation du grain du papier sous la plume. C’est comme si ces détails m’aidaient à me glisser dans ma peau d’auteure.

Puis je scotche des feuilles A4 les unes à la suite des autres, et je construis mon plan. Entre mes codes couleurs, les gribouillis et les flèches, c’est un joyeux foutoir, mais tout est clair pour moi, et c’est bien là l’essentiel !

Quand tout cela est terminé, je m’attaque à l’écriture même, sur ordinateur cette fois-ci.

 

Seconde Chance est ton premier roman, pourrais-tu nous raconter comment l’idée t’est venue ?

C’était en l’an 2013… (s’imaginer autour d’un bon feu de bois, avec une voix mystérieuse se répercutant contre les arbres alentours…).

Plus sérieusement, j’ai vécu cette année-là un accident qui m’a chamboulée. Et comme à chaque fois dans un tel cas, j’écris. Pour remonter la pente, j’avais besoin d’une histoire pleine d’espoir, alors j’ai créé des personnages qui ont vécu des choses loin d’être faciles, puis j’ai imaginé un lieu propice à l’acceptation de leur passé si douloureux. « Seconde Chance » est né.

En fait, à la base, le récit était tellement un « happy end » que mes bêta-lecteurs du forum m’ont dit que c’était trop ! Du coup, j’ai tout remanié au fil des ans… Mais bon, le premier jet avait rempli sa mission première : me faire relever la tête ! 😉

 

L’univers des travailleurs sociaux n’est pas un monde connu de tous. Et pourtant, quand je l’ai lu, j’ai eu l’impression que tu en faisais partie. As-tu fait appel à des personnes de ce milieu ?

C’est un monde que j’ai connu pendant quelques années de mon adolescence. Entre mon expérience personnelle, celles de mes amies de l’époque, les discussions avec les professionnelles rencontrées au fil du temps, je possédais de la matière !

 

Il y a une réelle diversité dans le caractère, la façon de penser… de tes personnages. Quelle est ta recette pour les rendre plus vrais que nature ? Y en a-t-il un que tu préfères ?

Ma préférée, au début, était Violette. Probablement celle dans laquelle j’ai mis le plus de « moi ». Et puis, au fil des ans et à force de retravailler le roman, j’ai pris suffisamment de recul pour les faire évoluer chacun de leur côté, sans qu’ils n’aient plus rien à voir avec moi, justement.

C’est d’ailleurs un gros point que j’ai appris grâce au forum : on insère forcément un peu de nous dans nos personnages, mais il faut savoir prendre du recul pour leur permettre d’évoluer à leur façon. S’en détacher pour mieux creuser leur psychologie, en fait.

Pour moi, c’est vraiment ça, la clef de la construction d’un personnage : lui inspirer un souffle de vie, puis prendre du recul et l’observer (et s’observer soi-même pour s’apercevoir quand on a tendance à trop se projeter !).

 

Qu’elles ont été tes sources d’inspiration, tout le long de l’écriture ?

Question pas facile, puisque ça fait quatre ans que je l’ai écrit ! Il y a certainement eu des musiques, mais je ne me souviens pas lesquelles.

Je ne saurais pas l’expliquer, mais quels que soient mes écrits, l’inspiration provient toujours du fond de mon être. C’est là, en moi. Comme nous tous, à mon avis.

 

Penses-tu que le projet de la Ferme est réalisable en France ?

J’ai un doute.

Je crois que rien que les montagnes de papiers administratifs qu’il faudrait représenteraient un obstacle de taille ! Pour autant, je pense que certains éducateurs et éducatrices seraient prêts à le faire… Peut-être pas vivre H24 avec les jeunes, mais au moins monter ce genre de foyer en comité très restreint.

 

Une fois l’écriture, les relectures et corrections achevées, comment s’est déroulée la recherche d’un éditeur ?

J’ai longtemps surfé sur Internet pour sélectionner des maisons d’édition en fonction des genres qu’elles éditaient et du type d’envoi de manuscrits qu’elles acceptaient. Ça a été une phase très longue. Je me suis aidée de la liste des maisons présentes au salon du livre de Paris, entre autres.

S’en sont suivi de longs mois d’attente pour des réponses négatives impersonnelles, d’autres positives qui puaient l’arnaque, et enfin, les Éditions Guinet !

En tout et pour tout, j’ai patienté à peu près un an (mais j’ai contacté les Éditions Guinet très tardivement, je ne connaissais pas leur existence au début de mes recherches).

 

Je crois savoir, puisque je lis assez assidûment ton journal de bord, que tu n’as pas chômé ces derniers temps. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

Oui !

J’ai auto-édité en janvier dernier une nouvelle, « La maison abandonnée », téléchargeable gratuitement sur à peu près toutes les plateformes. Elle semble plaire aux lecteurs, les commentaires vont dans ce sens !

Et puis il y a L’Éveil, mon prochain roman, actuellement en phase de bêta-lecture. Celui-ci est de loin mon projet le plus abouti. Je l’auto-éditerai certainement en fin de cette année. Pour en découvrir plus, rendez-vous dans la section « journal de bord » du forum !

 

Une petite dernière pour la route. Quel message ou conseil voudrais-tu transmettre à tous ceux qui rêvent d’être édités ?

Osez !

Osez croire en vos rêves.

Osez tout mettre en œuvre pour les réaliser.

Tous les refus des maisons d’édition sont difficiles à encaisser, mais il y a aussi, et surtout, tous les commentaires positifs de vos bêta-lecteurs. Et tous les autres chemins qui s’ouvrent devant vous, devant nous.

Ce qui me porte dans les moments difficiles, quand j’ai juste envie de tout laisser tomber, c’est cette anecdote sur Walt Disney. Pour monter son projet de parc d’attractions, il avait besoin d’un prêt bancaire. La 302e banque a été la bonne…

 

Merci beaucoup Iléana. J’espère que ce beau message plein d’espoir remontera le moral de tous ceux qui en ont besoin.

Merci beaucoup pour cette interview ! J’ai pris plaisir à y répondre.

À bientôt sur mon blog, mon site ou Facebook !

 

Ne manquez pas l’article d’Anne consacré aux Éditions Guinet.

Quant à moi, je vous retrouve le 27 pour la chronique de Seconde Chance.

À très bientôt !

* Le Détrôné est un des jeux d’écriture du forum. Il rassemble plusieurs personnes dans différentes catégories : le roi, l’esclave et les citoyens. Le roi impose le sujet et l’esclave une à trois contraintes. Les citoyens ont sept jour pour rédiger leur texte et le poster. Un vote est organisé pour départager les auteurs, le meilleur devient le roi de la partie suivante…